« Faucon pèlerin au loin dans la brume de chaleur. Comme souvent dans ces cas-là, je dessine trop grand. Il est petit, trop petit, dans l’oculaire de ma longue-vue. Je le peins pourtant en grand sur ma feuille de trente par quarante centimètres. Conséquence habituelle, je m’agace de ne pas voir sur mon faucon tous les détails que j’aimerais y mettre. C’est pourtant simple, je ne les vois pas, voilà tout. Il est trop loin, trop flou, mais ma perception me fait croire que je ne vois que lui. Les grands contrastes sont posés, la lumière intense de cette journée d’avril se devine sur l’image. Je n’aurai pas les détails, j’aurai la lumière. Ça me va. Laisser un peu la place à la vision globale, sans se perdre dans les fioritures qui alourdissent la peinture.
Sur le seuil
« L’identification n’est que la porte d’entrée du naturalisme et j’ai le sentiment d’être resté sur le seuil. Toute ma vie, j’ai fait des listes. J’ai identifié, oiseaux après oiseaux, par centaines, par milliers, apprenant au passage quelques faits sur leur biologie. Mais que sais-je vraiment de la vie des animaux que j’observe, au-delà de